Reviews Gaétan Daoust et Paul Bélanger, L'université dans une société éducative: de l'éducation des adultes à l'éducation permanente. Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1974. pp. 244. (Etude commanditée par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec et le Conseil des universités du Québec.) La première partie de l'ouvrage (p. 9-138) est une analyse de la situation; la deuxieme propose une transformation du système universitaire qui permettrait de passer du concept d'éducation des adultes à celui d'éducation permanente; la troisième (p. 199-222) présente 77 recommandations, "éléments de stratégies pour une société éducative". Les auteurs présentent (p. 36-115) une étude neuve, instructive et bien interprétée des inscriptions d'adultes dans les universités du Québec. C'est la seule partie empirique de l'ouvrage. On aurait aimé une synthèse des activités récentes et actuelles en éducation des adultes. L'expérience des auteurs leur aurait permis de l'offrir. On leur avait demandé "de proposer, pour l'éducation des adultes, des critères de partage des responsabilités entre l'université et d'autres institutions" (p. 202). Au lieu d'une analyse empirique, ils ont rédigé une "utopie" intégrée (p. 5), synthèse des idées courantes dans les études sur l'éducation du type Rapport Faure. Partant de cet ensemble de postulats (p. 6), ils l'ont appliqué de façon remarquable au Québec. Sans reprendre des réflexions déjà proposées (Stoa, Volume III, No 2, 1973, p. 199203) sur cette méthode, signalons une de ses limites. L'analyse critique relève partout, à l'aide d'une dialectique serrée et par déduction, une dichotomie d'opposition de classes. Chaque affirmation invite alors invinciblement l'esprit du lecteur à déduire, du même mouvement, l'affirmation contraire, annulant la crédibilité de la démonstration. Une autre perspective aurait permis de mieux faire comprendre un équipement collectif qui est loin de commencer avec notre génération (voir, par exemple, la thèse de doctorat inédite: Claude René Touchette, Evolution des objectifs et des programmes en éducation des adultes à l'Université de Montréal, 1876-1950. University of Toronto, 1973. pp. X687). Bâtir une société éducative, c'est ajouter, selon nos moyens, une modeste pierre à un édifice déjà avancé. Avigdor Farine, Les diplômés de l'Université de Montréal sur le marché du travail. Montréal: Université de Montréal, Centre de recherches en développement économique, 1974. pp. 223. (Série Dossier, 5.) Rapport d'une enquête par questionnaire écrit auprès de 5,490 "sortants" de l'Université de Montréal, diplômés ou en rédaction de thèse, sur les liens entre la formation prise à l'Université et l'emploi exercé. Les 1,708 réponses obtenues permettent de comparer deux groupes sortis de l'université, l'un de 1965 à 1969, l'autre de 1970 à 1973. Tous les sec- 84 Reviews teurs de l'université sont couverts, sauf médecine, pharmacie, dentisterie, optométrie, Polytechnique et Hautes Etudes Commerciales. Les conclusions semblent valoir pour les autres universités francophones. Cette enquête est la première du genre au Québec. Parmi les données recueillies, on peut signaler les points suivants. Le nombre des femmes (45%) se rapproche de celui des hommes; 75% des hommes et 60.8% des femmes ont un père fonctionnaire, agriculteur ou ouvrier. A son arrivée à l'université, l'étudiant choisit surtout les études qui correspondent à ses intérêts. Il est d'ordinaire assez peu renseigné sur les possibilités d'emploi et sur la rémunération courante dans cette spécialité. Le deuxième groupe observé n'a pas rencontré sensiblement plus de difficulté que le premier à se caser. Le fait d'être seulement en rédaction de thèse ou d'avoir le doctorat n'a pas nui à l'obtention de l'emploi. En général, quand ils reviennent aux études, ils prennent leurs grades supérieurs dans le champ de leur première spécialité. Ils ont tendance à demeurer dans la région de Montréal et travaillent surtout dans le fonctionnarisme et les services, très peu dans l'industrie. Ils attachent plus d'importance à l'intérêt de leur travail qu'au niveau de leur rémunération. L'observation principale de la recherche est que, plus le temps s'écoule, moins l'emploi exercé demeure dans la spécialité prise à l'université, en particulier s'il s'agit des sciences sociales ou des sciences de la santé. Jacques Bordeleau et Guy Gélineau, L'université buissonnière: pourquoi de nombreux étudiants ont abandonné leurs études à l'été 1971. Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1973. pp. 156. (Etude commanditée par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec.) Cette étude, la première du genre au Québec, "porte sur 1,062 démissionnaires qui ont abandonné leurs études avant l'obtention d'un diplôme sans qu'ils aient été forcés de le faire par l'institution qu'ils fréquentaient pour des raisons académiques" (p. 14). Elle a comme but de vérifier l'ampleur et les données du problème dans les universités francophones et anglophones et de les comparer aux résultats d'enquêtes semblables aux EtatsUnis. De nombreux tableaux analysent les faits recueillis: facteurs personnels, facteurs socio-économiques, raisons d'abandon des études. Le groupe semble un bon échantillon. L'observation principale est que "non seulement le désistement peut-il être considéré comme temporaire dans 70% des cas mais encore la très grande majorité des démissionnaires comptent se réinscrire dans les deux années qui suivent l'abandon" (p. 33). "Le manque d'argent est une des principales raisons d'abandon des études. (. . .) Elle l'est d'autant plus que le démissionnaire est plus âgé et vient d'une famille dont les parents ont des revenus modestes" (p. 70). Plusieurs aspects intéressants, notamment l'insatisfaction du milieu universitaire, requerraient une étude complémentaire visant à recueillir des données auprès des étudiants. La Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec / Conférence of rectors and principáis of Quebec universities, Rapport annuel 1973/74. Montréal, 1974. pp. 39. 85 Reviews Conseil des universités, Cinquième rapport annuel 1973/74. Québec: L'Editeur officiel du Québec, 1974. pp. 230. Ces deux rapports annuels permettent de prendre connaissance des activités des deux organismes. Au cours de l'année, on peut signaler les progrès des services communs de bibliothèques à la Conférence des recteurs, ainsi que l'étude de l'éducation permanente au Conseil des universités. Dans plusieurs domaines, la Conférence et le Conseil travaillent en collaboration continue. Marcel de Grandpré Faculté des sciences de l'éducation Université de Montréal Four Principals ofMcGill: A Memoir 1929-1963, by Dorothy McMurray. Published by the Graduates' Society of McGill University, Montreal, 1974. 73 pp. $10.00. A limited edition of 500 copies, proceeds to go to the McGill Development Fund. With refreshing candour Dorothy McMurray, in this slender volume, provides a unique glimpse of over three decades in the life of McGill, drawing remarkably vivid portraits of the four principals whom she served as secretary — Sir Arthur Currie, the only native Canadian; Arthur E. Morgan, " a rather English Englishman;" Lewis W. Douglas, a charismatic American; and F. Cyril James, a transplant from Britain to the United States and thence to Canada, and, in the author's view, "the architect of modern McGill." Aside from Chapter One which graphically portrays the horrors of the 1917 Halifax explosion and which, despite attempts to rationalize its inclusion, remains a curious nonsequitur, the majority of the text, quite properly, is devoted to Currie and James. The former held office for 13 years, and the latter for 22, whilst both Morgan and Douglas lasted barely two. Currie, a former army general and a non-academic, emerges as a big man in every sense - tall, dignified, courteous, kindly, possessed of a keen intellect and immense tact. Using his administrative skill and experience gained as a leader of Canada's armed forces, he steered McGill through the difficult post-war period followed by the Depression years when "there was just no money and no way of getting any. . . ." Financial crises notwithstanding, McGill thrived under Currie's command — student enrolment and faculty doubled; admission standards rose; assets increased by one-third; new plant was built and old buildings were remodelled. Above all, the university maintained its integrity as a teaching institution. "Integrity and truth were in the very air we breathed." Currie's greatest contribution to the university was to prepare the way for Dr. Wilder Penfield to come to McGill and for the establishment of the Neurological Institute. The new incumbent, Arthur E. Morgan, was "a strange mixture of the autocrat and socialist," and he was singularly lacking in tact. The university was in deep financial trouble when he arrived, and the members of the Board of Governors had paid, over a period of four years, out of their own pockets, over $420,000 to bridge mounting deficits. Hence, Morgan, who in his former post had been "absolute master," now had to bow to the age-old injunction that he who pays is the real master. Finding himself with very little power, he was continually at odds with the Board, and particularly the chairman