87 Book Reviews/Comptes Rendus was not diffident about directing recommendations for research to the developmental aspects of their subject. Several of their suggestions called for research into beginning reading and writing, public school curriculum, school text books and teaching methods. The SSHRC would likely recognize that the school-related recommendations reflected unfamiliarity with the field rather than finely tuned perceptions of need. From the wording of two of the recommendations about "teachers colleges" the group did not seem to be aware that there is only one such specialized institution in Canada and that the great majority of teachers are educated at universities like the ones represented at this workshop by their English departments. Overall "Language and Literacy in Canada" gives an insight into how people of humane letters define and regard literacy. It is a useful model for other groups. Science educators, mother tongue educators, and those who work with adult illiterates could, through similar workshops or through a joint enterprise, provide the Council with a complementary analysis of that slippery word, literacy, in its difficult context, Canada. Laurie Walker Mount Saint Vincent University REFERENCES Gold, Joseph (Ed.),/« the Name of Language, Toronto: Macmillan of Canada Ltd., 1975. Resnick, Daniel & Lauren Resnick. The Nature of Literacy: An Historical Exploration, Harvard Educational Review 47, 3 (August, 1977), 370-385. Cline, Hugh et Sinnot, Loraine, Building Library Collections, Lexington, Mass., Lexington Books, 1981, 170 p. Hugh Cline et Loraine Sinnot sont deux sociologues américains rattachés au Educational Testing Service. Leur publication est un compte rendu de leur recherche, une étude de cas auprès de sept (7) institutions universitaires des Etats-Unis. Leur objectif était de comparer les processus d'acquisition et l'organisation du développement des collections documentaires dans les bibliothèques. Le cadre théorique fut emprunté, non pas à la bibliothéconomie, mais à la sociologie, notamment l'approche sociologique traitant de l'organisation. La méthodologie est typique d'une étude de cas, c'est-à-dire qu'elle est orientée verticalement (en profondeur) plutôt qu'horizontalement (avec un large échantillon). De façon à assurer tout de même une certaine représentativité, les sept (7) institutions-témoins ont été choisies un peu partout sur le territoire américain, et en s'assurant qu'une certaine variation existait entre les bibliothèques retenues, en ce qui concerne l'importance ou l'ordre de grandeur des sept (7) cas examinés. Connaissant peu le domaine des bibliothèques académiques, les auteurs ont choisi 88 Book Reviews/Comptes Rendus de mener leur enquête à partir d'entrevues plus ou moins structurées. Ceci laisse entrevoir quelques problèmes de fiabilité et de validité. Cependant, les auteurs étaient conscients de ce danger et ont fait tout en leur pouvoir pour assurer une certaine consistance des mesures utilisées, de même que l'utilisation de concepts clairs et simples en entrevue. Enfin, les deux (2) auteurs prennent soin de mettre en garde le lecteur contre toute tentation de généralisation à partir de leurs résultats, ce qui est bien normal puisqu'il s'agit d'une étude de cas. Plus de trois cents (300) personnes ont été interviewées (bibliothécaires, professeurs, administrateurs), et on a également recueilli de nombreux rapports statistiques et administratifs parmi les institutions. Six (6) questions de base ont guidé les chercheurs dans l'élaboration de l'enquête: • " 1. What planning process is used by an academic library to analyse its environment and resources and subsequently select goals for collection development, defined in terms of present and future user needs? 2. What is the implementation process by which resources are distributed to achieve these goals? 3. How are the planning and implementation processes related? 4. What procedures are employed to assess the planning and implementation processes? 5. What p r o b l e m s processes? characterize the management of these 6. What improvements can be recommended that may be generalized to other libraries?" (p. 70). L'analyse des données n'est pas décrite en détail. Celles-ci ont été recueillies sur papier par les interviewers (les deux (2) auteurs), et non enregistrées sur magnétophone par exemple, ce qui aurait permis d'éviter toute manipulation ou interprétation involontaire. Le rapport d'enquête a l'avantage d'être présenté de façon à être compris par ceux qui n'ont pas une connaissance approfondie des mécanismes complexes de développement des collections en milieu universitaire. Des définitions claires sont fournies au lecteur, de même qu'un bon état de la question concernant les différents problèmes rencontrés dans le secteur, et qui justifient la présente recherche, soit: l'explosion documentaire, le manque d'espace, la détérioration des documents, la difficulté d'évaluer les besoins documentaires et l'accroissement de la visibilité et du besoin de rentabilité de la bibliothèque universitaire. Les résultats font ressortir des différences énormes entre les politiques des sept (7) institutions-témoins. Par exemple, l'autorité de choix des documents revient parfois entièrement au bibliothécaire, alors qu'ailleurs elle est partagée avec les professeurs ou encore avec des libraires à qui on commande en bloc (envois d'office). Il s'agit là d'ailleurs, d'un éternel débat en bibliothéconomie, et il ne semble pas que les deux auteurs puissent fournir une réponse satisfaisante 89 Book Reviews/Comptes Rendus à qui cherche à savoir de quelle personne doit relever la responsabilité du choix des documents. Tout au plus notent-ils un besoin de collaboration plus étroite entre professeurs et bibliothécaires, tout en proclamant que le bibliothécaire est l'ultime responsable. En effet, qui donc peut assurer un développement objectif des fonds documentaires, en dehors de tout intérêt personnel ou temporaire, sinon un bibliothécaire qui est confronté au besoin général d'un programme d'études, par opposition à un besoin particulier d'un individu? Un autre fait saillant de cette recherche concerne les types de documents acquis par les bibliothèques. Encore là il y a énormément de variation entre les institutions-témoins quant à l'importance qu'ils accordent aux monographies par rapport aux périodiques, par exemple. Les auteurs arrivent mal à s'expliquer ce phénomène. Il n'est donc pas surprenant de constater qu'une des conclusions de l'étude prône une meilleure articulation des politiques de développement des collections en milieu universitaire. Pour ce faire, les auteurs réclament pour les bibliothèques plus de support de la part des institutions mères, notamment pour leur permettre de mettre l'accent sur la recherche et le développement. Ils déclarent que la recherche en bibliothéconomie laisse beaucoup à désirer et que les méthodologies employées sont faibles. Quoique ces affirmations soient un peu trop catégoriques puisqu'il se fait maintenant de l'excellente recherche dans les écoles de bibliothéconomie nord-américaines, nous devons admettre qu'il y a encore beaucoup à faire de ce côté, comme le signalent incidemment les deux auteurs. Ceux-ci soulèvent d'ailleurs quatre (4) problématiques majeures susceptibles de faire l'objet de recherche en développement des collections: la complexité de l'évaluation des besoins futurs en documentation; la difficulté de mettre en parallèle ces besoins futurs et des projections adéquates des coûts; les problèmes qui surgissent dans l'établissement des priorités; et le manque de communication entre la bibliothèque et l'université en ce qui concerne les développements futurs des programmes d'étude. De plus, les auteurs soulignent d'autres possibilités de recherche en rapport avec différentes théories sociales pouvant être appliquées au développement des collections, notamment l'idée de changement, beaucoup étudiée en sociologie, et qui trouverait dans les bibliothèques un terrain propice d'observation. La notion d'autorité pourrait également faire l'objet d'étude, de même que le phénomène de professionnalisation. Les auteurs mentionnent également tous les aspects reliés au conflit de rôles et aux frontières organisationnelles. Finalement, l'ouvrage souligne avec justesse certains problèmes de gestion propres au développement des collections, comme par exemple, la piètre situation des microformats qui font figure de parent pauvre dans les bibliothèques universitaires, alors qu'ils pourraient être la solution à bien des problèmes; ou encore, la présence parfois difficilement justifiable de certaines collections spéciales qui n'ont souvent pour avantage que le prestige de l'université. Somme toute, il s'agit d'une pièce de recherche plus ou moins faible au niveau méthodologique, en raison de son caractère "étude de cas", et plutôt exploratoire compte tenu de la non-expérience des auteurs en bibliothéconomie. Cette 90 Book Reviews/Comptes Rendus ignorance de la bibliothéconomie et de la recherche qui s'y fait est tout à fait évidente puisqu'on y passe sous silence l'apport de nombreuses recherches ayant déjà abordé la même question à peu près sous le même angle. 1 L'argument des deux auteurs veut cependant que ce caractère néophyte se transforme en atout pour ce qui est d'introduire de nouvelles perspectives sur le développement des collections. Ils ne nous ont pas convaincus sur ce point. Malgré tout, et mis à part certaines affirmations gratuites quelque peu saugrenues et tout à fait inexcusables pour des chercheurs expérimentés, les deux auteurs ont cependant le mérite d'avoir réalisé un document clair et précis. Celuici, sans pour autant être recommandable comme exemple méthodologique, pourrait tout à fait servir d'état de la question ou de tour d'horizon en ce qui concerne le développement des collections en milieu universitaire. Il pourrait également servir de manuel d'introduction à la problématique du développement des collections auprès de professeurs d'université, des administrateurs, ou encore auprès des étudiants en bibliothéconomie, en administration publique, en sociologie, etc. Un des grands mérites de cette recherche, c'est de démontrer aux noninitiés, qui ont parfois tendance à voir la gestion des bibliothèques comme une tâche élémentaire ou simpliste, combien cette activité est au contraire tout à fait complexe. Nul doute que de ce point de vue-là, plusieurs québécois et canadiens trouveront là un document de qualité. Réjean Savard Ecole de bibliothéconomie Université de Montréal David M. Nowlan and Richard Bellaire (éd.). Financing Canadian Universities: For Whom and By Whom?. Toronto: OISE Press, 1981. Sommes-nous en présence d'un autre syndrome "Chrysler"? Les universités doivent-elles (par analogie au secteur de la restauration) servir le café ou concevoir le restaurant? Telles sont là quelques-unes des interrogations soulevées lors d'un colloque spécial tenu à Toronto en mars dernier et dont les textes viennent d'être reproduits dans une publication titrée: "Financing Canadian Universities: For Whom and By Whom?" Parrainé par l'Association canadienne des professeurs d'universités (A.C.P.U.) et P'Tnstitute for Policy Analysis — University of Toronto", ce colloque avait pour objet d'alimenter le débat quant à l'éventuel successeur du "Financement des programmes établis" (F.P.E.) dont le gouvernement fédéral s'apprête à négocier avec les provinces. Pour bien saisir toute 1 Notamment EVANS, Gayle E. The Influence of Book Selection Agents Upon Book Collection Usage in Academic Libraries Ph.D Thesis (Library Science), University of Illinois, 1969; et KNIGHTLY, John J. Cooperative Collections Development in Academic Libraries: The Relationship of Book Collections to Curricula of Cooperating Institutions. Ph.D Thesis (Library Science), University of Texas at Austin, 1973.