89 Book R e v i e w s / C o m p t e s R e n d u s David Descent, Louis Maheu, Martin Robitaille, Gilles Simard, Classes sociales et Mouvements sociaux au Québec et au Canada - Essai-synthèse et bibliographie, Les Cahiers du CIDAR, Montréal: Les Éditions St-Martin, 1989. pp. 207, Price: $19.95. Compte-rendu par Pierre Chenard, Service de la planification et de la recherche institutionnelle, Université du Québec. Voici le neuvième titre à paraître dans la collection CIDAR (Centre d'information et d'aide à la recherche) du département de sociologie de l'Université de Montréal. Les publications de cette collection ont pour caractéristique commune d'appartenir au domaine de la recherche sociologique. Il s'agit principalement de textes qui font état d'une production académique jugée originale et contribuant à l'avancement des connaissances. Cet ouvrage collectif présente un court essai de cinquante pages accompagné de deux bibliographies extensives répertoriant plus de mille titres. Par sa forme, ce document constitue un outil de travail qui s'adresse avant tout aux chercheurs intéressés par les problématiques des classes sociales et des mouvements sociaux. Dans un avant-propos qui situe clairement les objectifs des auteurs, Louis Maheu souligne le caractère doublement original de l'essai et de la recherche bibliographique. D'abord, on y traite à la fois de deux problématiques, celles des classes sociales et des mouvements sociaux, ensuite, on couvre simultanément la production savante du Québec et du Canada. L'essai présente et rend compte principalement d'une production sociologique et des sciences sociales qui illustre comment les conflits et diverses formes de rapports sociaux inégalitaires et de domination sont d'importants éléments appartenant à l'ordre social. L'intérêt particulier de traiter la thématique des classes sociales avec celle des mouvements sociaux, est de permettre d'identifier des "champs conflictuels de rapports sociaux, souvent de l'ordre des conditions de vie et des formes de domination culturelle et politique, les unes et les autres étant produits et cibles de rapports sociaux conflictuels. Ces rapports sociaux marquent la position et influencent le devenir social de populations - qui ne sont plus des classes sociales au sens traditionnel - et bien souvent les traversent ou les fractionnent." (p. 13) Les bibliographies constituent évidemment le centre de gravité de l'ouvrage. La première, qui sert de cadre de référence pour l'essai, recense des textes qui ont été jugés comme les meilleurs éléments des productions canadiennes et québécoises sur la question des classes sociales et des mouvements sociaux. La seconde, complémentaire, reprend les titres de la première et bien d'autres références, cette fois selon une classification par rubriques et thèmes. Les auteurs ont ainsi réparti les textes sous trois rubriques (classes sociales, état et rapports sociopolitiques et mouvements sociaux) qui se divisent elles-mêmes en plusieurs thèmes. C'est le modèle de classification des références qui fait de cette bibliographie un véritable outil de travail. Ainsi, lorsqu'un même texte est associé à plusieurs processus 90 Book Reviews/Comptes Rendus sociaux, celui-ci peut apparaître dans autant de rubriques ou sections. De plus, tous les textes dont rend compte l'essai apparaissent dans la bibliographie complémentaire en caractère gras italique. Soulignons aussi la présence d'un index des auteurs. L'essai quoique très court, est dense et présente efficacement la production sociologique québécoise et canadienne sur les classes sociales et les mouvements sociaux réalisée au cours d'une période qui s'étend de la fin des années 1960 à 1986. Le vocabulaire utilisé par les auteurs pourra rebuter un lecteur peu familier avec le discours sociologique, mais en revanche le style est économe, clair et précis. Il serait périlleux de faire la synthèse d'un essai qui constitue déjà un exploit de parcimonie vis-à-vis une imposante production savante. On fera plutôt état du plan de l'essai qui s'harmonise avec celui de la classification des ouvrages de la bibliographie complémentaire. Les auteurs tracent d'abord un portrait des trois grandes catégories des classes sociales: la bourgeoisie, les classes moyennes et la classe ouvrière. La thématique des mouvements sociaux est, quant à elle, traitée au travers de trois sections. La première examine le fonctionnement de l'État et ses rapports avec l'espace public et la société civile. La deuxième section traite principalement des mouvements écologiques et pacifistes. Enfin, dans la dernière partie, les auteurs traitent du mouvement des femmes. Faire état à la fois de deux corpus de textes sociologiques, l'un canadien et l'autre québécois, permet aux auteurs d'illustrer de façon éloquente des différences d'intérêts et de cadres de référence. Ainsi, "la société canadienne des uns incitera à des démarches d'analyse qui, en général, ne prennent pas en compte les caractéristiques plus détaillées de la société québécoise. Et la société québécoise des autres sera bien souvent un objet d'analyse fermé aux seuls territoire social et espace politique correspondant de fait aux frontières nationales du Québec?" (p. 20) En résumé, l'ouvrage s'avère un outil excellent pour tous ceux et celles qui s'intéressent aux problématiques des classes sociales et des mouvements sociaux. Signalons, en terminant, que cet essai fera, sous peu, l'objet d'une publication en anglais dans un prochain numéro de la revue Current Sociology.